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Genre, cultures et sexualités

Les récents débats sur le rôle du Panthéon et les actions menées en faveur de la « panthéonisation » des femmes ont rappelé à qui l'ignorerait encore, certaines inégalités concernant la postérité des créatrices.

Postérité : où sont les femmes ?

Les récents débats sur le rôle du Panthéon et les actions menées en faveur de la « panthéonisation » des femmes (voir le rapport remis au président de la République par Philippe Bélaval, Président du Centre des monuments nationaux le 10 octobre 2013) ont rappelé à qui l'ignorerait encore, certaines inégalités concernant la postérité des créatrices.

Lors des séances du séminaire « Genre, Cultures et Sexualités » qui débuteront en janvier 2014 (voir programme complet ici), nous souhaitons interroger les procédés ou pratiques d'exclusion des femmes mais également les questions de transmission qui mènent à l'oubli ou à l'invisibilisation de créatrices le plus souvent reconnues, récompensées et actives de leur vivant. Loin de nous en tenir aux nombreuses figures « oubliées de l'histoire » des arts, nous voulons proposer des comparaisons d'artistes de la même époque dont l'une aurait atteint la postérité quand l'autre aurait plus ou moins disparu dans les limbes de l'oubli. A travers une étude de divers champs artistiques souvent abordés dans le séminaire lors des années précédentes, il s'agira d'identifier et de souligner comment se crée et se pérennise la mémoire de l'œuvre et son auteure, afin de pointer les mécanismes, les leviers et les obstacles menant à la survie ou la disparition d'un nom dans l'historiographie d'un art et dans la mémoire collective.

23 mai 2014

Marie Buscatto (Université Paris 1 Panthéon Sorbonne; I.D.H.E.S; CNRS)

De l'invisible retrait aux transgressions volontaires: la création artistique chez les musiciennes de jazz

Le monde du jazz français est non seulement un monde de l’art très « masculin » - 8 % des musicien-ne-s de jazz sont des femmes (Buscatto, 2007) -, mais surtout même les musiciennes les plus anciennes et les plus reconnues par leurs pairs, les programmateurs ou le public, n’évoluent dans ce monde que de manière marginale, quand elles n’en ont pas disparu de manière toute « naturelle » au fil du temps. Comparativement à leurs collègues hommes, elles sont ainsi plus souvent mises en difficultés dans leur capacité même à créer « leur » musique.

Cette conférence s’intéressera aux processus sociaux genrés participant à faire « disparaître » et/ou à marginaliser les femmes musiciennes au fil du temps. Elle interrogera aussi les manières dont certaines musiciennes, rares certes, mais bien présentes, réussissent à créer et à se voir reconnaître comme des artistes de qualité malgré des processus contraires. Le cas spécifique du jazz nous donnera enfin l’occasion de revenir de manière plus large sur la situation plus générale des femmes artistes qui peinent encore à se voir donner la possibilité de créer et d’être reconnues au même titre que leurs collègues hommes dans tous les mondes de l’art des sociétés occidentales – cinéma, danse, littérature, cirque, arts plastiques ou musique classique.
 
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Brigitte Rollet :