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Éthiques & Mythes de la Séduction

Le séminaire ÉTHIQUES et MYTHES de la CREATION (EMC) conjugue concrètement des expériences artistiques avec les observatoires des sciences sociales, dans une perspective nouvelle et combinatoire de transmission des connaissances. Cette confrontation interdisciplinaire aux sciences humaines, associe les images, les sons avec les diverses formes de l'écrit, désormais transformés par les arts de l'enregistrement, définis par Pierre Schaeffer comme des « Arts Relais ».

le 24 mai 2017

Mercredi 24 mai 2017 de 14h à 18h
Espace conférences Harmattan
24 rue des Écoles,
75005 Paris,
métro Maubert-Mutualité ou St Michel
Avec la participation de Corinne FRANCOIS-DENÈVE  (Théâtre, CHCSC, UVSQ Paris-Saclay), Catherine PIFFARETTI  (comédienne et formatrice, AFAA, Commission Tunnel de la Comédienne de 50 ans), Marie LOISON-LERUSTE  (Sociologue, Université de Paris 13), Benedetto REPETTO (doctorant, CHCSC).


[style3;Programme]

-Introduction : Sylvie DALLET,  "Plaire et se plaire, des expériences multiples"

-Marie LOISON-LERUSTE : « (Re) créer du lien social : les ateliers artistiques et esthétiques proposés aux femmes sans domicile dans une structure d’hébergement. »

La philosophie d’accompagnement social des femmes sans domicile travaille l'approche de la métamorphose de la personne par les arts : en utilisant la poésie, l’écriture, les arts plastiques, la photographie mais aussi des activités telles que le yoga, le pilate ou des ateliers bien-être (maquillage, esthétique), les salariés et les bénévoles proposent aux femmes une médiation dans leur travail de reconstruction et d’accompagnement social. Ces ateliers permettent notamment de libérer une parole sur des parcours de vie difficile, même si ils reproduisent parfois également les stéréotypes de genre. Ils interrogent également les moyens publics  et l'imaginaire de l’accompagnement participatif dans les dispositifs de lutte contre les exclusions.

CV : Marie Loison-Leruste, docteure en sociologie (EHESS), est maîtresse de conférences à l’Université Paris 13, Sorbonne Paris Cité. Chercheuse au Centre de recherche sur l’action locale et associée à l’Équipe de recherche sur les inégalités sociales (ERIS - Centre Maurice Halbwachs), elle a publié un ouvrage « Habiter à côté des SDF, Représentations et attitudes face à la pauvreté »  (Harmattan 2014) qui présente les résultats d’une enquête ethnographique menée auprès des « voisins » des sans-domicile pour mieux comprendre les phénomènes de rejet (NIMBY), d’indifférence ou de compassion dans l’espace public. Ses autres publications traitent principalement de la question des trajectoires sociales et résidentielles des personnes sans domicile et de la manière dont elles sont perçue dans l’espace public et accompagnées dans les institutions d’aide sociale.

-Catherine PIFFRAETTI : « L’invisibilité de la femme de 50 ans dans les fictions contemporaines françaises »

Aujourd’hui, en France, une femme majeure sur deux a plus de 50 ans. Mais cette majorité effective de la société est traitée comme une minorité invisible dans les fictions…
Pourtant il existe un lien entre les récits cinématographiques et télévisuels et les représentations sociales. Car au delà d'être des objets artistiques, les fictions, dans ce qu’elles véhiculent et transmettent, sont vectrices de normes et de valeurs. Elles participent, de ce fait, à la construction d'un inconscient collectif propre à chaque société. Si la femme de 50 ans n'est pas représentée, elle n'existe pas ! Les fictions ont donc un grand rôle à jouer.

CV : Formée à la scène par Françoise Kanel et Tony Jacquot de la Comédie Française), Catherine Piffaretti interprète une grande variétés d'auteurs, sur des registres allant du classique au contemporain, du comique à la tragédie, travaillant avec des metteurs en scène aux différents univers.
Directrice artistique associée de la compagnie DemainOnDéménage, et artiste engagée dans les recherches de la compagnie Les Tournesols, elle axe son travail depuis quelques années sur le théâtre contemporain. Parallèlement, elle prête régulièrement  sa voix à des publicités, des documentaires et des émissions de radio.
Par ailleurs, formatrice en art dramatique pour les entreprises, elle permet aux femmes et aux hommes de l'entreprise d'expérimenter en scène les outils du théâtre afin appréhender d'autres manières d'être en groupe et développer leur savoir-être.
Engagée, dès sa création, dans la première association nationale de la corporation des comédiens “Actrices et Acteurs de France Associés”, elle travaille particulièrement au sein de la commission “Tunnel de la Comédienne de 50 ans” à faire bouger les curseurs des représentations de femmes de plus de 50 ans dans les fictions, à mettre en lumière les stéréotypes sexistes liés à l’âge qui sont reproduits de manière inconsciente dans les fictions, à rendre visible ce qui est invisible.

-Corinne FRANCOIS DENEVE : « The English rose (will fade away) : Vivien Leigh. La crise et une crise dans la vie d’une actrice »

Connue principalement pour avoir incarné, en 1939, la Scarlett O’Hara de Gone with the Wind (Autant en emporte le vent), damant le pion à toutes les stars hollywoodiennes, Vivien Leigh avait eu une carrière – anglaise - avant ce coup d’éclat. Elle était ainsi devenue une star du jour au lendemain, à 22 ans, avec la pièce The Mask of Virtue. A l’époque, elle était d’ailleurs déjà mariée et mère d’une petite fille. Oscarisée à 26 ans, bientôt épouse de Laurence Olivier, Leigh, à moins de trente ans, semblait donc être parvenue au faîte de la gloire.
En 1848, Søren Kierkegaard avait fait paraître un petit texte,  La Crise et une crise dans la vie d'une actrice. L’ouvrage prenait pour objet la plus grande actrice danoise du temps, Johanne Luise Heiberg, qui venait, à 35 ans, de reprendre le rôle de Juliette, qui l’avait rendue célèbre deux décennies plus tôt. A travers cet opuscule est ainsi évoquée la vieillesse, ou l’obsolescence de l’actrice, surtout quand elle s’est fait connaître – ce qui est forcément le cas, souvent – par des rôles de jeunes premières. De ce drame de l’actrice – vieillir – drame « moderne », si l’on considère que des emplois de jeunes premières ont longtemps pu être tenus par des actrices qui n’avaient plus, sur le papier, « l’âge » du rôle, le cinéma a souvent fait son miel, opposant jeunes et vieilles actrices.
Nous voudrions ici nous intéresser à la carrière de Vivien Leigh, immortalisée, pour son malheur peut-être, dans un rôle de femme fatale fougueuse, forcément jeune, qui incarnait alors « l’avenir » du Sud des Etats-Unis, et réfléchir sur sa « fin de carrière » - si cette expression a un sens – Leigh est, en outre, morte à seulement 53 ans. De ce douloureux vieillissement d’une star adulée, le cinéma semble avoir voulu garder une trace – même dans les films les plus récents. Dans My Week with Marilyn (2014), par exemple, Vivien Leigh, incarnée elle-même par l’ex-"jeune star" Julia Ormond, en est réduite à regarder avec jalousie la belle Marilyn, jouée par la « jeune star » (pour l’instant) Michelle Williams.

CV : Maîtresse de conférences à l’UVSQ, Corinne François-Denève dirige la mention du master «Culture et communication » et le parcours « Administration culturelle publique et privée ». Ancienne élève de l’Ecole Normale Supérieure et agrégée de lettres, elle est spécialiste des littératures européennes de la fin du XIXe siècle. Elle a récemment fait paraître, à l’Avant-Scène théâtre et aux Classiques Garnier, des traductions inédites de pièces de théâtres suédoises, exhumant ainsi les noms d’Anne Charlotte Leffler, Victoria Benedictsson ou Alfhild Agrell, autrices aussi connues qu’Auguste Strindberg en leur temps. Également critique de théâtre et de littérature (En attendant Nadeau et Un fauteuil pour l’orchestre), elle est présidente de la Cie de théâtre la Compagnie Benoit Lepecq. Elle est aussi dramaturge et metteuse en scène.

-Benedetto REPETTO : "Séduire dans la gueule du loup"

À travers le film documentaire de Pietro Marcello, La bocca del Lupo (la gueule du loup, 2010), La ville de Gênes dévoile ses rues malfamées et ses bars au travers d’une histoire d'amour rare entre deux parias.

CV : Né à Gênes en Italie, Benedetto Repetto est doctorant au Centre d'Histoire Culturelle des Sociétés Contemporaines de l'université de Versailles ST Quentin. Sa thèse est consacrée aux documentaires italiens contestataires réalisés contre le gouvernement Berlusconi.

-Maya-Inès TOUAM : "Les espaces symboliques du voile musulman"

« Nul aujourd’hui n’est seulement ceci ou cela, Indien, femme, Musulman, Américain, ces étiquettes ne sont que des points de départ.» (E. Saïd). La symbolique du voile questionne et révèle l’ambivalence du pouvoir féminin dans le monde arabo-musulman. Au travers de ses photographies, l’artiste explore les frontières tangibles de l’onirique, de la liberté d’agir et de penser dont ces femmes peuvent jouir, tandis que l’Occident fantasme le hijab. Comment un tissu traditionnel, culturel et religieux peut-il à ce point attirer, apeurer, provoquer mais surtout diviser l’opinion. Le passage entre espace privé et public au sein même de cette étoffe, construit une histoire subtile entre réel et imaginaire. Comment percevoir la femme musulmane, qui semble traverser le temps, fidèle aux traditions, tout en s’adaptant à ce monde en constante évolution ?

CV : L’artiste franco-algérienne Maya-Inès Touam définit ainsi sa démarche critique engagée, utilisant, entre autres, certains codes générationnels pour expérimenter plastiquement les représentations et les symboles du voile contemporain. « Dès le début, j’ai pris la décision que ce travail n’allait pas traiter de moi ou de mes opinions sur le sujet et que ma proposition serait de ne pas en avoir. (…) L’interrogation et la curiosité principale était simplement le fait d’être une femme dans l’islam ». Diplômée des l’École nationale Supérieure des Beaux-Arts de Paris en 2013, Maya Touam expose depuis des années un travail original de photographe. Sélectionnée à la Bourse du Talent 2016, elle est actuellement doctorante à Paris III Sorbonne. 
Informations complémentaires
> Entrée libre, réservation souhaitée : sylvie.dallet@uvsq.fr