Modernités Littéraires

La vocation poétique depuis l’après-guerre.

L’immédiat après-guerre voit naître en France une nouvelle génération de poètes, critiques à l’égard du surréalisme, de l’engagement et du formalisme (Yves Bonnefoy, André du Bouchet, Jacques Dupin, Philippe Jaccottet). Instruite des horreurs de l’histoire immédiate, méfiante envers les vertiges de l’imagination et du verbe, cette génération ne se rassemble pas seulement autour d’une somme de traumatismes et de refus. Elle témoigne d’un besoin de présence ontologique au monde le plus élémentaire. La précarité de la parole, posée en principe et vécue en acte, autorise paradoxalement l’accès temporaire à une expérience du dehors toute de plénitude et de transparence. C’est à examiner les possibilités d’un renouvellement de la vocation poétique depuis les années 1950 que sera consacré ce séminaire. On s’attachera surtout aux œuvres d’André du Bouchet et de Philippe Jaccottet, et on sera tout particulièrement sensible aux filiations de ces poètes avec certains de leurs aînés (Pierre Reverdy ou Francis Ponge, par exemple). Somme toute, on tentera de répondre à la question de Hölderlin, redevenue d’actualité après 1945 : « Pourquoi des poètes en temps de détresse ? »

Le mardi, de 14h30 à 16h, à compter du 24/09/2013, salle à confirmer.

- André du Bouchet, Dans la chaleur vacante, suivi de Ou le soleil, Gallimard, coll. « Poésie ».
- André du Bouchet, Ici en deux, préface de Michel Collot, Gallimard, coll. « Poésie ».
- Philippe Jaccottet, Poésie 1946-1967, préface de Jean Starobinski, Gallimard, coll. « Poésie ».
- Philippe Jaccottet, A la lumière d’hiver, précédé de Leçons et de Chants d’en bas, et suivi de Pensées sous les nuages, Gallimard, coll. « Poésie ».

Une bibliographie complémentaire sera donnée en début de semestre.

Un exposé ou un dossier sur un sujet proposé par l’enseignant en début de semestre.